Indépendance du Congo

S’il était nécessaire de prouver la contribu­tion que la Sabena apporte à la vie nationale, l’indépendance du Congo en 1959 en a fourni une belle occasion. Entre le 7 et le 27 juillet, la Sabena a participé à l’un des plus impres­sionnants ponts aériens de l’histoire de l’avia­tion civile. Réquisitionnant en quelques heu­res, toute sa capacité en long-courriers, elle est parvenue à rapatrier, en dix-huit jours, 34.484 personnes. Les cinq nouveaux Boeing 707 s’illustrèrent particulièrement dans cet exploit hors du commun, en effectuant quel­que 1203 heures de vol au cours de 62 mou­vements. Bien souvent, le nombre des passa­gers à bord était supérieur à celui des sièges, ce qui est normalement interdit. Le record absolu fut réalisé le 16 juillet, par le comman­dant Jaspis qui avait permis d’embarquer sur son avion, 293 personnes en plus des dix membres d’équipage.

Avec l’indépendance du Congo, la Sabena fut amenée à se retirer du réseau qu’elle avait créé au coeur de l’Afrique. En juillet 1961, elle céda ses prérogatives à la nouvelle compa­gnie de droit congolais, Air Congo, à laquelle elle continua à prêter une assistance techni­que et opérationnelle. La transition se réalisa dans un bon esprit, quatre administrateurs africains entrant au conseil d’administration de la Sabena. La nouvelle compagnie fut autorisée à assurer des relations avec Bruxel­les à l’aide d’un 707 de la Sabena arborant son pavillon. Malheureusement, le trafic était à la baisse en ces lendemains d’indépendance, et la compagnie-mère qui assurait en fait les services n’était pas toujours certaine de perce­voir sa quote-part. Ses charges s’alourdissant, ses résultats financiers n’avaient jamais été aussi mauvais avec des pertes annuelles, en fait 1961 et 1962, proches du demi-millard que l’Etat couvrait sans sourciller avec un peu d’espoir de récupérer quelque chose un jour…

Le 26 et 27 novembre 1964, les personnes évacuées du Congo furent acceuillies par le couple royal belge

A plusieurs reprises, la Sabena a prêté main forte lors d'opérations d'évacuation de compatriotes belges en Afrique centrale. Un pont aérien fut réalisé entre Usundra et Bruxelles en 1961.

L'histoire se renouvela souvent; en février 1993, de nombreux Belges furent rapatriés avec un Jumbo de la Sabena suite aux mouvements d'insécurité qui avaient marqués Kinshasa.